Revue Brulures - Edition Mars 2013

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Editorial


Après huit années passées à occuper les fonctions de secrétaire général, j'arrive au terme de mon deuxième mandat qui prendra fin lors du prochain congrès en juin prochain. 

Succédant à Serge Baux, Daniel Wassermann et Hervé Carsin dont la compétence et l'efficacité étaient reconnues par tous, la tâche qui m'attendait était rude et les espoirs importants. L'élaboration des décrets qui devaient assurer la reconnaissance de nos centres et leur pérennité était en bonne voie d'aboutir, le projet d'une formation médicale continue structurée pour l'ensemble des personnels de soins où notre société devait trouver sa place faisait partie des projets de santé importants. Par ailleurs, il y avait encore des efforts à fournir pour augmenter le nombre de nos membres, pour mener à bien les travaux scientifiques nécessaires à la reconnaissance de notre spécificité de brûlologue et enfin pour consolider l'assise financière de notre société au travers de l'organisation de nos congrès. 

La réussite de ces ambitions légitimes a été mitigée. Les décrets ont été publiés mais leur mise en place s'est révélée plus compliquée que prévue malgré l'intégration de la prise en charge des brûlés dans le cadre des schémas interrégionaux d'organisation de santé (SI0S) alors que la formation médicale continue après une dizaine d'années d'errance a finalement échoué faute de financement. Par contre, le nombre des membres de notre société n'a cessé d'augmenter. Des groupes de travail ont permis la publication de documents importants ayant valeur de référence comme l'utilisation des antibiotiques chez le brûlé ou encore la prise en charge de la douleur du brûIé. L'organisation des derniers congrès a été une réussite et permet à notre société d'envisager l'avenir sereinement. 

L'échec de la mise en place des décrets est due à des facteurs économiques incontestables qui ont pesé sur l'économie de la santé et à la nécessité de diminuer les coûts. Si les décrets permettent la reconnaissance de la spécialité, dans le même temps ils l'enferment car l'application se heurte aux coûts des structures et à leur fonctionnement. De plus, la pression démographique ne joue pas en notre faveur. Un nombre important de médecins brûlologues sont à la veille de prendre leur retraite alors que la relève n'est pas assurée du fait de la pénurie: générale de médecins mais aussi de l'attractivité peu importante d'une carrière consacrée essentiellement à ces patients. Cependant, tout espoir n'est pas perdu. C'est aussi confronté à l'adversité qu'émergent des solutions qui n'avaient pas été initialement envisagées. Sans pour autant renoncer au fondement de notre engagement de proposer à chaque patient brûlé, quel qu'il soit, le meilleur traitement possible, il convient de repenser l'organisation des soins dans le cadre d'une filière de soins cohérente où le malade brûlé est au centre des préoccupations de chacun des acteurs. En fait, il faudrait revenir au concept de la prise en charge globale du brûlé telle que l'avait proposée, il y a maintenant plus de trente ans, le professeur Baux. J'émets le voeu que nous soyons enfin entendus par nos tutelles dont le silence est parfois assourdissant. «il faut toujours faire ce que l'on ne croit pas pouvoir faire» (ED. Roosevelt). C'est dans cet esprit que tous les soignants qui portent un intérêt à ces patients particulièrement défavorisés doivent aborder l'avenir. Pour cela, j'incite tous les membres actifs à poser leur candidature à des postes de responsabilité au sein de notre conseil d'administration afin de contribuer à la mise en place des structures qui répondent aux missions que s'est donnée notre société dans ses statuts. En effet, si les anciens doivent être respectés pour ce qu'ils ont accompli, je pense sincèrement que c'est aux jeunes générations de construire leur avenir et de mettre en place l'organisation qui convient à l'évolution des mentalités et à l'idée qu'ils en ont. Ils portent tous nos espoirs et je leur fais confiance pour prendre leur responsabilité et poursuivre l'œuvre entreprise.


Jean-françois Lanoy 
Secrétaire Général de la SFETB

 

Sommaire - Les articles

Apport de la simulation numérique à la maîtrise de l'aérocontamination chez le grand brûlé. Étude de la déposition et du ré-envol de spores d'Aspergillus.
A. Metani, F. Derouin, C. Beauchêne, V. Bergeron, M. Chaouat, S. Benhamadouche, M. Mimoun

Brûlures et risque viral
G. Perro, N. Bénillan, M. Cutillas, P. Gerson 

La dégénérescence des cicatrices de brûlures : expérience du CHU d'Oran.
L. Zinai-Djebbar, F. Benrahal, N. Guechairi, F. Abidi, R. Benhassaine, R. Kaid Slimane, F. Abderrahim, A. Hadj Hassan 

Bilan épidémiologique du centre des brûlés d'Abidjan : à propos de 5201 cas.
V. Assi-Dje bi Dje, M Abhé, B Vilasco, K. Kouamé, A Ané, JB Bicaba, MF Sinaly, Y Dje, J. Sissoko, M. Richard-Kadio 

Brûlures : recueil de données épidémiologiques. Nouvelles perspectives en France.
J. Latarjet, F. Ravat 

Utilisation et surveillance du Fluconazole chez le brûlé
L. Chedik, L. Bargues, T. Leclerc 

Notes de lecture
R. Le Floch

 

Mots clefs (indexation)

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